Bonjour, un bonjour qui n’a pas froid aux yeux,

Comme vous me voyez là –enfin, comme vous me verriez si vous étiez dans la même pièce que moi en ce moment même-, je suis devant mon écran, tout juste sortie d’une douche aussi indispensable que rafraîchissante mais me voilà surtout très fière de ma petite personne et des dignes représentantes de la gent féminine (et du seul et unique représentant de la gent masculine) qui ont passé une heure de tous les dangers avec moi ce soir….

Oui, ce soir, après une journée de dure labeur, 9 d’entre nous (enfin 8, nous avions une photographe officielle et NON vous ne verrez pas les photos ici) avons vaillamment domptés des créatures aux caractères tranchants et aux sabots acérés, ce soir nous avons bravé avec force des bêtes ancestrales, bref, en un mot ce soir nous avons fait du cheval.

Bon, c’était plutôt du poney que du cheval, mais quand même ! Le rire moqueur de certains d’entre vous à la lecture du mot « poney » me titille déjà les oreilles et là je m’insurge et remets les pendules à l’heure : le poney n’a rien à voir avec ce que nous avons tous en tête, non, le poney n’est pas un tout petit animal tout mignon qui a l’air d’un cheval ayant rétréci au lavage et qui siérait à ravir à Passe Partout, non ! Ce que vous (et moi aussi au début, d’où ma surprise à la vue de ma monture) avez dans la tête ce n’est pas un poney, c’est un shetland. Dans la vraie vie et pour les non initiés comme moi, un poney, c’est comme un cheval. Voyez l’échelle de grandeur ci-dessous et vous comprendrez :

Compte tenu du document officiel ci-dessus et de ma fierté personnelle, si on me demande je dirais que j’ai fait non pas du poney, mais de l’équidé. Voilà. C’est honnête.

En arrivant au centre équestre, et après avoir découvert avec un émoi teinté d’angoisse que les poneys ne sont pas des shetlands, on nous a remis à chacun notre fidèle destrier. La pauvre « Ouest » a eu la lourde charge de me supporter (oui LA, oui j’ai fait de la ponette, et alors ?? c’est pas parce que c’est une ponette qu’elle est pas effrayante, non mais vous avez vu le dessin explicatif là haut ??!!!)…

Avant de monter nos nouveaux amis à sabots, nous avons dû nous occuper d’eux : les brosser et mettre la selle. Je vous passerais les termes techniques que je n’ai de toute façon pas gardés en mémoire pour soulever le premier problème : le brossage. On nous a demandé de « brosser dans le sens du poil », et là se pose LA question existentielle : dans quel sens est le poil ? Figurez-vous que le « poil » semble aller dans tous les sens un peu partout….

Une fois le sens général du poil trouvé, et la bombe bien fixée sur la tête, nous avons menés nos animaux vers le manège. Une route pavée d’embûches sournoises, en l’occurrence les embûches ont pris la forme de touffes d’herbes… Vous avez déjà essayé d’empêcher ~~une ponette~~ un équidé de grande taille affamé ET doté d’une force herculéenne d’aller se sustenter ?? Non ?? Et ben croyez-moi ça n’est pas facile !!!!

Après avoir reçu l’aide ô combien précieuse de notre monitrice providentielle, j’ai atteint le manège, lieu de tous les sévices. 1^er obstacle : monter sur cette brave Ouest. Mmm.. Là encore j’ai eu besoin d’aide, j’ai dû faire appel à un marchepied très utile, fort sympathique et presque aussi providentiel que notre monitrice….

Une fois le marchepied utilisé et mon derrière fixé sur la selle, je me suis alors rendu compte d’une chose que je ne soupçonnais pas : un équidé à l’arrêt, même endormi, ça n’est pas stable… Malgré cette découverte essentielle et le léger vertige qui m’attaquait du haut de mon équidé, j’ai continué et hop, en deux temps trois mouvements me voilà en route sur une ponette en marche.

Au bout de deux tours, à peine avais-je pris le pli et réussi a stabilisé mon fier séant que notre monitrice providentielle est tout de suite apparue moins providentielle. En effet, au bout de deux tours, je l’entends qui nous demande le plus sérieusement du monde de faire des exercices affolants : « faîtes tourner votre bras droit en arrière pour vous détendre » (mais comment voulez-vous que je sois détendue ? Suis sur une monture gigantesque et je dois en plus faire des étirements ????), « faîtes pareil avec le gauche » (oh mon dieu, je vais finir par m’étaler comme une crêpe dans le crottin), « lâchez les rênes » (mais bien sûr…..), « touchez l’oreille droite avec votre main gauche et vis versa » (mais je connais PAS la différence entre la droite et la gauche !!), « touchez la queue » (elle en a combien des exercices comme ça ???), « ôtez vos pieds des étriers » ( c’est pas vrai, je crois qu’elle ne sait absolument pas ce que l’expression ’casse gueule ‘ veut dire ), « mettez-vous sur le côté de la selle et descendez en marche » (PARDON ??????? On ne descend pas d’une voiture en marche à ce que je sache ! Alors pourquoi voulez-vous que je descende d’une ponette en marche ???????), « remontez sur le poney et faîtes le tour complet de la selle » (ohlalalala, suis raide comme un piquet, c’est une catastrophe).

A ma grande surprise, malgré la difficulté des exercices, je n’ai pas visité le crottin. Suis restée suis ma monture tout le temps, ai juste été quelques peu étonnée à certains moments, lorsque le transit intestinal de cette très chère Ouest s’est exprimé (c’est fou le débit que ça a un poney, à un moment j’ai bien cru que je montais une vache).

Je suis aussi restée sur ma monture lorsque, à la fin, nous avons fait un peu de trot. J’ai pourtant bien cru que j’allais voir le sol de prêt. En fait non, pour être tout à fait précise, pendant les 20 secondes de trot, j’ai plutôt cru que j’allais m’envoler. C’était comme si mon derrière était monté sur ressort, il quittait la selle pour aller visiter les airs, je n’ai donc pas lâché les mains de ladite selle, de peur de toucher le plafond.

Après toutes ces émotions nous sommes revenus à notre point de départ, avons descellés et brossés nos équidés (certaines avec plus de doigté que d’autres), avons remercié notre monitrice (je profite de ce post pour la remercier encore et lui souhaiter bonne chance pour son examen jeudi) et sommes rentrés chacun dans son chez soi.

Résultats de notre heure animalière : un excellent moment, un nouveau monde découvert, une grande fierté autant personnelle que collective et des photos compromettantes, bref, que du positif !

Sur ce je vous laisse, je m’en vais profiter d’un repos bien mérité,

Mlle Bou, cavalière émérite de ponette qui marche lentement.

A dada!

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